J’aime les histoires et j’aime l’Histoire quand elle concerne les Hommes et que l’on voit apparaître leurs vies dans la réalité du quotidien. La Révolution française que je ne connais que de façon scolaire et superficielle est une véritable mine pleine de trésors encore à débusquer. Ce travail reste un terrain de jeu passionnant pour certains chercheurs, historiens professionnels et amateurs.
C’est le cas de cet ouvrage autour de Jeanne Antide Thouret, figure comtoise emblématique de l’Église catholique régionale. Agréable à lire, ce travail passionnant, tant par la méthodologie que par le contenu, vient faire oeuvre culturelle, enrichissant une figure d’emblée sympathique, issue de cette paysannerie où les jeunes filles pouvaientt espérer une certaines éducation grâce à l’Église.
Que savais-je de Jeannne Antide Thouret ? Pas grand-chose, n’étant ni dévote ni originaire de la région. Sa Basilique à Sancey-le-long, lieu de pèlerinage pour les uns, de recueillement pour d’autres a été pour moi un endroit agréable de promenades et de chant choral lors de séjours avec ma chorale universitaire. J’ai eu a rencontrer, quelquefois, des soeurs italiennes à Besançon, lieu où la fondatrice créa la congrégation. Elles y venaient pour apprendre le français et partir en mission en zones francophones…
Mais ce n’est pas tant la figure de Jeanne Antide qui est le personnage principal de cet ouvrage. C’est le peuple de cette France profonde en cette période troublée et dont le portrait est fait grâce aux documents d’archives précieusement conservés.
On perçoit, les contradictions entre certains éléments de la légende et les documents qui font l’Histoire. Quelle a été la vie de cette religieuse durant la période révolutionnaire réputée par certains auteurs avoir été une période noire pour les catholiques ? Étaient-ils systématiquement persécutés et exécutés du seul fait de leur foi réligieuse ? L’ouvrage apporte quelques éclairages sur la question.
À travers les figures des Péseux, Thouret, Prudham et tant d’autres acteurs révolutionnaires, l’auteur nous permet d’approcher la vie des gens, les difficultés sanitaires, éducatives, les enjeux politiques et sociaux… à travers leurs voix qui résonnent dans ses pages grâce aux documents des Archives Départementales du Doubs. On se promène dans toute la région du Val de Sancey et le château de Belvoir, lieu de mémoire, est le théâtre de bien des rebondissements. On a envie de savoir la suite.
Vous connaissez l’histoire parisienne de la Révolution? Revenez à l’histoire du Terroir. Moi, j’ai lu l’ouvrage sur Jeanne Antide et les révolutionnaires de Sancey comme un roman.
Références: Bernard Prudham http://bernardprudhampublications.neowordpress.fr/