Demain, dès l’aube… Victor Hugo

https://i0.wp.com/upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/63/Manuscrit_%C2%AB_Demain_d%C3%A8s_l%27aube..._%C2%BB.jpg/472px-Manuscrit_%C2%AB_Demain_d%C3%A8s_l%27aube..._%C2%BB.jpg Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Ce poème est l’un des plus célèbres du grand poète français, Victor Hugo. Il l’a écrit, réellement, en octobre 1847, à la mémoire de sa fille Léopoldine, morte noyée à Villequier le 4 septembre 1843. La date sur le reccueil «Les Contemplations» a été modifiée pour le 3 septembre 1847, veille de l’anniversaire de la mort de Léopoldine.

Composé à la première personne, le «je» poétique annonce au «tu» (sa fille) son projet de partir «dès l’aube», à pied, pour mettre un bouquet de houx vert et de bruyère sur sa tombe.

Depuis la mort de Léopoldine, chaque année, les Hugo faisaient un pélerinage, le jour anniversaire de sa mort, depuis Le Havre et Villequier, petite ville où elle est enterrée et c’est ce pélerinage qui est évoqué dans la marche du poète («je marcherai») et la tristesse apparaît autant dans la lenteur du rythme que par l’évocation des postures corporelles (le dos courbé, les mains croisées, triste, le jour = la nuit)…

Ce texte, comme beaucoup d’autres textes de Victor Hugo a été mis en musique par plusieurs interprètes.

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